Erwann Bleu
Messages : 21 Date d'inscription : 12/12/2008
| Sujet: Barthes et l'individuation, "La vie comme phrase" (par Macé) Mer 25 Fév - 20:11 | |
| * Difficulté à saisir "l'être unique" (à le prédiquer ou à en faire la science) alors que l'individuation est le concept-clef de la redéfinition moderne du sujet (processus sans fin par lequel un être constitue et fortifie son individualité). La singularité serait alors le terme de ce mouvement de différenciation : processus énergétique permettant la constitution de soi, tout en maintenant une réserve de ce qui est collectif/pré-individuel (chez Jung, cela est différent, car l'individuation est un processus/mouvement de maturation et de libération des fausses enveloppes de la persona). * La phrase est une allégorisation/dimension de l'individuation : elle peut être une forme à soi, d'un autre (auteur) que l'on cherche à suivre (la phrase s'achève, ce qui n'est pas le cas de l'individuation). * Question du style : - Association étroite entre le singulier et une forme (énigme de l'individuation et façon dont les mots l'interceptent). - Le style est à la fois la splendeur et la prison de l'écrivain - comment suivre ce style solitaire ? (<> parole qui est ouverte, qui est un horizon) Familier d'un passé personnel et singulier. - L'écriture est la force de s'individualiser, de se déphaser (mouvement de la singularisation) : risque toujours de se déposer dans l'inertie d'un style. * Question de la phrase : - Elle est close, finie, il n'y a pas de phrase vivante. - Le style consiste à transformer ces phrases antérieures (le donné). Chez Flaubert, la phrase devient objet (unité de travail/style/vie). - Résister à finir, c'est résister à se borner soi-même (on peut toujours ajouter quelque chose à la phrase). - L'individu butte sur cette fin (de la phrase), la langue intérieure est sans phrase (ce sont des mots). - Cet informe de la non-phrase qui libère de l'exigence de se choisir et d'être soi-même (phrase est une contrainte à la prédication et à l'achèvement) - pourtant il y a une jouissance dans la concrétion de la phrase.* Source : http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=2023 | |
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